Les obstacles, les marches, les trottoirs ou encore les préjugés que la société porte sur le handicap m’ont souvent condamnée à mon pauvre sort. En même temps que le fauteuil roulant, j’ai découvert la solitude et l’absurdité de l’existence. Alors je me suis battue. Jusqu’à ce que mon rêve devienne réalité.
L’espoir chevillé au corps m’a permis d’avancer. Devenir pilote de voltige n’aurait jamais pu être possible sans l’espoir, sans espérer pouvoir y arriver un jour, sans cesser d’y croire.
L’espoir, cette ressource naturelle essentielle à la vie, n’est pas liée à une force mentale hors norme ou à un esprit audacieux. L’espoir est une capacité à voir les choses, à porter un regard sur qui est possible.
Quand j’ai décidé de réaliser mon rêve de devenir pilote de voltige, j’avais une vision très claire que mon rêve avait une réalité. Bien sûr j’ai dû m’accrocher. On ne devient pas pilote de voltige sans effort. Tous ces efforts étaient rassemblés pour réaliser mon rêve. Mon véritable courage aura été de garder espoir, d’avoir eu cette vision que je pouvais y arriver, d’entretenir cette lumière qui me disait que mon rêve était possible.
Quelle plus belle représentation en Adrienne Bolland, pionnière de l’aviation qui en 1921 à bord d’un Caudron G3, a su voir que l’air ascendant à flanc de la Cordillères des Andes pouvait la faire monter et passer au-dessus de la chaine de montagnes qu’on disait infranchissable…Quel fût probablement l’éclat de son regard quand à cet instant précis elle a compris que c’était possible !
Cette petite seconde est pour moi ce qu’on appelle l’espoir, une vision juste et éclatante des choses que l’on saisit à un moment donné. Une vision merveilleuse qui apparaît l’espace d’un instant au fond des yeux, une lumière qui se révèle … l’espoir qu’on lit dans les yeux d’un enfant quand un jour il parvient à marcher… l’espoir qui permet d’accomplir tant de choses extraordinaires…
Cette lumière je l’ai eu moi aussi, quand j’ai vu que je pourrai voler puis faire de la voltige.
Cet éclat que nous ressentons tous intensément au fond des yeux quand soudain nous voyons que notre rêve peut avoir une réalité…comme si l’œil captait cette réalité avant qu’elle n’apparaisse, avant que l’esprit ne comprenne qu’il ne s’agit plus d’un rêve ou d’une espérance mais bien d’une chose réelle qui a changé par le seul regard que vous portez sur elle.
Alors n’oublions jamais que l’espoir ou le regard que nous portons sur le monde, dessine nos vies et celui que nous laisserons demain à nos enfants.